Le Parlement européen a refusé de condamner l’acte délégué sur la taxonomie, comme le demandait les adversaires du nucléaire. Il faut s’en réjouir. Pour notre souveraineté energétique. Pour la croissance durable. Pour le climat.
L’énergie est en effet au cœur de trois défis :
- le défi de l’indépendance : comment accepter de dépendre toujours plus du marché international et de fournisseurs extérieurs qui maîtrisent les prix comme les volumes ?
- le défi de l’industrie et de l’emploi : nous avons besoin d’une énergie abondante et bon marché pour réussir la reconquête industrielle et l’emploi qu’elle stimulera et qui contribuera à assurer la pérennité de notre modèle social
- le défi climatique : il s’agit de réduire drastiquement l‘usage des énergies fossiles avec les conséquences connues sur le climat.
L’énergie nucléaire est en mesure de relever ces défis. Ceux qui depuis trente ans ont délibérément fait obstacle à la filière nucléaire française sont mal placés pour défendre le climat ! Car moins il y a de nucléaire, plus on brûle du gaz, du charbon, du pétrole. Les énergies renouvelables ne sont pas à elles seules en mesure de répondre aux besoins en Europe. Et l’accroissement massif du recours à l’électricité (« l’électrification des usages ») pour relever le défi climatique va accentuer ce besoin dans les années qui viennent.
Le concours de démagogie organisé au Parlement européen par les députés qui se revendiquent de la Nupes veut masquer leurs contradictions : comment limiter les émissions de CO2 et refuser la seule source massive d’énergie bon marché sans émission de gaz à effet de serre ?
Bien sûr, il a fallu un compromis avec les Etats qui ont choisi le gaz plutôt que le nucléaire : les évènements actuels montrent que ceux-ci ont eu tort. Mais on ne redresse pas trente ans d’erreurs en un instant. Ce compromis peut permettre à la filière nucléaire française d’investir pour l’avenir. La nationalisation d’EDF, annoncée par la Première Ministre lors de la Déclaration de politique générale le 6 juillet, va le garantir. C’est une excellente nouvelle puisqu’elle est de nature à consolider un service public de l’énergie en mesure de définir et de piloter un plan ambitieux de production d’électricité bas carbone, intégrant le développement parallèle du nucléaire et des énergies renouvelables. Elle fait suite à l’annonce par le Président de la République, le 10 février dernier à Belfort, de la construction de 14 EPR2 (dont 8 en option).