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Du « discours » au « modèle de Belfort » : Feu vert pour le nucléaire

par Refondation industrielle, groupe de travail de Refondation républicaine.

Le Parlement continue d’appuyer sur l’accélérateur de la nouvelle politique énergétique de la France : après le vote du Sénat, l’Assemblée nationale a approuvé une loi qui permettra de faciliter les procédures administratives pour engager la construction de réacteurs EPR2 sur des sites existants. Grâce à une série de mesures de simplification et d’efficacité, nous pourrions « gagner jusqu’à 2 ans dans la construction d’un nouveau réacteur » [1] . La nécessaire démarche de planification figure également dans le texte puisque l’objectif de réduction à 50 % de la part du nucléaire dans le mix électrique à l’horizon 2035 est supprimé, de même que le plafonnement de la capacité de production nucléaire à 63,2 GW [2]. Après l’adoption de la loi sur le développement des énergies renouvelables (EnR) en janvier dernier, il s’agit d’un jalon supplémentaire dans le suivi de la feuille de route présentée par le Président de la République à Belfort en février 2022, une politique énergétique qui n’oppose pas les EnR et le nucléaire. Au contraire, c’est la complémentarité et le développement parallèle de ces deux sources d’énergie, associée aux économies d’énergie, qui permettra de disposer, à long terme, d’une électricité abondante, compétitive et décarbonée.

Le « discours de Belfort » prend corps et se transforme en « modèle de Belfort » [3].

Il faut préciser que ce texte sur l’accélération du nucléaire a été adopté à une très large majorité, tant au Sénat (315 voix « pour », 13 « contre ») qu’à l’Assemblée nationale (399 voix « pour », 100 « contre » : les députés Insoumis et Écologistes ont rejeté le texte, les socialistes se sont abstenus). A l’Assemblée, un compromis dépassant nettement les clivages partisans et les oppositions frontales a bien été trouvé autour de la relance du nucléaire. Il s’agit d’une situation en phase avec l’état de l’opinion sur le sujet. En effet, 75 % des Français sont favorables à l’énergie nucléaire. Cette tendance traverse l’intégralité du paysage politique français, y compris la France Insoumise (56 % d’opinion favorable chez ses sympathisants) et Europe Écologie – Les Verts (53 %).

Ce vote solennel intervient dans un moment important pour la reprise du programme nucléaire et l’impérative renaissance industrielle.

On voit bien là se dessiner un pacte de production qui ne peut en aucun cas être résumé à une succession de vœux pieux.

La bataille de la réindustrialisation et du rééquilibrage de notre commerce extérieur est bel et bien lancée. Et comme l’a rappelé Arnaud Montebourg lors de son audition devant la commission d’enquête sur la perte de souveraineté énergétique de la France, « l’énergie, c’est évidemment la sève de l’économie, non un but en soi mais ‘l’industrie de l’industrie’ ». Industrie et énergie sont indissociables. Et c’est bien à la mise sur pied d’une combinaison des deux que la France travaille depuis plusieurs mois.

[1] Intervention de Maud Bregeon, députée Renaissance des Hauts-de-Seine, 28 mars 2023, « Produire », organisé par Refondation républicaine

[2] Projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au fonctionnement des installations existantes, Vie Publique.

[3] Expression qui figure dans l’étude prospective de la Fabrique de l’Industrie : « Couvrir nos besoins énergétiques : 2050 se prépare aujourd’hui », par Marie Suderie et Pierrick Dartois, décembre 2022.

[4] « Le chiffre du commerce extérieur », site de la direction générale des Douanes et Droits indirects, Données produits en CPF : 3511 – Électricité.

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