Tous les Républicains ne peuvent bien entendu que souhaiter le succès du gouvernement que Michel Barnier a accepté de conduire. Bien-sûr, ce choix parait éloigné des résultats du second tour coalisant les voix contre le Rassemblement national, mais il correspond à l’équilibre politique du pays tel que le premier tour de l’élection législative l’a dessiné. La gauche, au sens le plus large, ne réalisait que 29 % des voix contre, par exemple, 47 % en 2012. Se refusant à toute alliance, écartant même l’hypothèse d’un Premier ministre issu de ses rangs, elle ne pouvait espérer gouverner.
Il reste à ce futur gouvernement une tâche ardue. Réindustrialiser la France, investir massivement pour préparer l’avenir, assurer le futur de l’énergie nucléaire, maintenir l’emploi, supposera de faire front contre les dérives austéritaires prônées à Bruxelles. Il est permis d’espérer que Michel Barnier, familier des arcanes de la Commission européenne se laissera moins intimider par ses diktats.
Pour relever l’École, promouvoir la citoyenneté, garantir la sécurité et maîtriser l’immigration, un cap républicain s’impose après trop d’incertitudes et de revirements. Une exigence de salut public, largement partagée, le refus des sectarismes et des outrances, peuvent permettre de surmonter les risques d’instabilité gouvernementale générés par l’absence de majorité à l’Assemblée nationale et de gagner la confiance d’une grande majorité de nos concitoyens.
« Là ou croît le péril croît aussi ce qui sauve », selon la formule d’Hölderlin. Le cap républicain est le plus sûr pour traverser la tempête.